Vers un meilleur dialogue entre auditeurs internes et externes

Les professionnels de l’audit interne et les audits externes souhaitent améliorer leur coopération pour gagner en efficacité.

Auditeurs internes et externes la main dans la main ? On y viendra peut-être un jour. Affichant la volonté de mieux coopérer, les deux associations représentant ces professionnels du contrôle – l’IFACI (Institut français de l’audit et du contrôle interne) et la CNCC (Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes) – présentent en effet aujourd’hui une prise de proposition dont le titre lui-même est parlant : « Améliorer la coopération entre l’audit interne et l’audit externe » (1).
Le principe sous-jacent de cette publication est simple : la collaboration entre les auditeurs externes et internes est « pertinente et porteuse de valeur ajoutée », tant lors de la mise en place des plans d’audits, « afin de partager la connaissance de l’organisation et des procédures de l’entité, ainsi que des faiblesses de contrôle interne et le cas échéants des fraudes identifiées ou suspectées », que tout au long de l’année, « dans le cadre de la préparation des réunions des organes de gouvernance, afin de présenter une information coordonnées et pertinente ». Il s’agit en particulier d’éviter les doublons dans les audits et de s’appuyer sur les travaux menés d’un côté ou de l’autre pour gagner en efficacité.

Partage de travaux

Sans prétendre proposer une liste exhaustive des modes de coopération possible, le document livre quelques pistes et de « bonnes pratiques » déjà mises en place dans certains groupes. Par exemple ? « A minima », la planification coordonnée des interventions pour éviter les chevauchements ou les missions identiques, la mise à disposition réciproque des synthèses des rapports, la mise en place de réunions au moins annuelles pour « discuter de problématiques et de préoccupations communes, et assurer la coordination ». Dans les modèles les plus aboutis, la collaboration peut aller jusqu’à des « réunions régulières entre les deux types d’acteurs », « la transmission régulière d’informations de l’audit interne à l’auditeur externe », notamment sur les mises jour du plan d’audit interne, voire « l’autorisation d’accès à certains documents de travail », et même, « la mise à disposition de l’audit externe des rapports semestriels d’audit interne, comprenant l’état d’avancement et les progrès réalisés ». De quoi permettre, finalement, « une couverture optimale des risques encourus par l’entité auditée ».
Il y a bien sûr une condition à l’amélioration du dialogue entre les auditeurs internes et externes : le soutien actif des organes de gouvernance et de la direction générale, « devront […] encourager la transparence dans les communications et s’interroger sur les opportunités de collaboration ». Concrètement, le document recommande que le « degré de coopération soit discuté et défini au niveau du Comité d’audit ou du Conseil ». Ce qui n’est pas forcément naturel, certains managements n’étant pas toujours heureux de la bonne entente de leurs équipes de contrôle. « Nous devons mener un travail de pédagogie active, mais douce, auprès de notre direction générale. Il faut expliquer que la coopération entre auditeurs internes et externes n’a pas pour objectif d’alourdir les contrôles ou de cocher des cases, mais de permettre une meilleure performance durable de l’entreprise », souligne Farid Aractingi, le président de l’IFACI, également Directeur audit, maîtrise des risques et organisation du groupe Renault.
(1) Préfacé par Daniel Lebègue, président d’honneur de l’IFA, « Améliorer la coopération entre l'audit interne et l'audit externe » est un document co-signé par l’IFACI et la CNCC. Il s’appuie notamment sur les travaux de l'ECIIA, la Confédération européenne qui rassemble 34 instituts nationaux de l’IAA (Institute of Internal Auditors).
Source: http://business.lesechos.fr/directions-financieres/0203942779784-vers-un-meilleur-dialogue-entre-auditeurs-internes-et-externes-105511.php

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